Qui êtes vous / qui se cache derrière votre projet ?

Nous sommes Alexandre et Adrien, on se connaît depuis longtemps, on a partagé beaucoup de choses et on a pas mal voyagé ensemble. Cela a mis en lumière notre compatibilité, l’envie commune de monter un projet entrepreneurial. J’avais déjà lancé une aventure entrepreneuriale à impact et Adrien était en quête de sens dans son métier de consultant en transformation digitale. On a inversé le problème, pas d’éclair de génie ou d’illumination à l’origine de notre projet, mais une volonté d’agir et de se sentir utiles. Au profit de quoi pouvait-on mettre cela en action ? Avec Adrien, il ne nous reste plus beaucoup de grands-parents, mais nous avons chacun une grand-mère. A chaque fois qu’on leur rendait visite, elles avaient des petits soucis à régler, comme par exemple la mise à jour de l’affichage de l’heure sur le four et l’horloge. Petit à petit, l’accumulation de ces besoins contribue à dégrader leur qualité de vie, et peu ou pas de solutions existent pour prendre en charge ces services conventionnels d’aide à la personne. Un autre aspect de notre aventure nous paraissait important : le lien intergénérationnel. Rapprocher nos mamies, les mamies de France, des jeunes et des étudiants de leur quartier, pour démultiplier les coups de pouce qui comptent et font la différence, répondait à notre envie d’avoir un impact à grande échelle.

 
A quel·s enjeu·x votre projet répond-il ?

Les petits besoins du quotidien qui s’accumulent contribuent à dégrader la qualité de vie du senior. Ce sont des besoins pour lesquels il n’y a pas besoin de compétences particulières : on parle de coups de pouce en informatique, de changer une ampoule, de faire un peu de rangement dans la maison, ou de décrocher des rideaux… Nos jeunes, “les Louis”, se déplacent sur la base d’un besoin identifié, mais finissent souvent par identifier des besoins qui n’ont pas été remontés à l’origine. Dire “je ne peux plus décrocher mes rideaux”, c’est aussi se confronter à sa limite physique et à la culpabilité d’avoir à demander de l’aide. Or, cette culpabilité contribue à un manque d’identification des besoins. Les Louis sont donc sensibilisés à détecter ces besoins non-dits, pour mieux y répondre par la suite. Enfin, la valeur annexe de notre projet c’est qu’il permet bien sûr de créer du lien ! C’est lié à notre vision, celle d’une société plus inclusive pour les seniors, fondée sur l’entraide et la pérennisation des liens entre générations. L’idéal serait qu’un jour le projet n’existe plus, car ces liens et cette solidarité seront normalisés à l’échelle locale.

Comment ? Pitchez votre projet à… vos grands-parents !

Mamie, c’est simple : tu as un numéro de téléphone qui te permet de joindre Allo Louis, tu dis “Bonjour, c’est Marie-Claire, j’ai un soucis : on vient de changer d’heure et mes horloges ne sont plus à jour…“. On lui répond alors : “Pas de problème Marie-Claire, quand est-ce que vous seriez disponible pour que l’on intervienne ? Nous Allons transmettre votre besoin et dans les 24 heures vous serez contactée par un Louis, un ou une étudiante qui va valider avec vous un jour et une heure de passage, vous le rémunérez 10€ de l’heure et on se charge de toutes les déclarations CESU, il n’y a rien d’autre à faire de votre côté !”.

Il faut idéalement que le bénéficiaire soit pris en charge par un aidant, qui aura pris contact avec Allo Louis en amont pour souscrire à une formule, mais les seniors peuvent très bien nous appeler directement également !

Pourquoi avoir sollicité le soutien de l’Assurance retraite Île-de-France et AG2R LA MONDIALE ?

Tout d’abord, on a rapidement compris que dans l’écosystème du mieux vieillir, un projet récent a besoin de gagner en légitimité, de renvoyer une notion de confiance, et cela passe par bien s’entourer ! Le soutien d’acteurs comme l’Assurance retraite Île-de-France et AG2R La Mondiale permet cela.

Par ailleurs, un besoin financier est évidemment bien présent : l’enveloppe va nous permettre de financer le développement, les tests, maintenant on a une idée assez précise des leviers à activer pour se développer.

Enfin, il y a un véritable alignement de valeurs avec ces acteurs : apporter une solution simple, efficace, co-construite avec nos bénéficiaires, et qui a pour objectif de prévenir la perte d’autonomie.

Quand on est entrepreneur, on travaille en petite équipe et il y a de nombreux moments pendants lesquels on se dit qu’on a pas fait les bons choix, qu’on a pas toujours pris les bonnes décisions. Le fait de remporter à tel appel à projets est une belle reconnaissance, c’est comme si un manager, dans une organisation plus classique, venait nous mettre une petite tape à l’épaule, pour nous dire “bien joué”, cela compte beaucoup ! En cette période, cela nous a fait beaucoup de bien et a renforcé notre conviction !

Quelles sont les prochaines étapes de votre projet ? Que voulez-vous avoir accompli dans 1 an ?

On a des objectifs chiffrés, on aimerait atteindre les 250 bénéficiaires d’ici la fin de l’année. On a testé pas mal de choses sur l’acquisition, qui est le gros point noir sur ce marché, et on a désormais une idée de ce qui marche et de ce qui ne marche pas ! On revient à des choses plus simples, plus basiques, notamment renforcer le canal téléphonique, qui est celui le plus sollicité aujourd’hui. On va faire un gros travail sur l’image d’Allo Louis, plus que sur les opérations désormais. On a fait en sorte que le service fonctionne bien, maintenant on veut communiquer plus largement sur ce service, et on a envie de se développer en dehors de Paris. La crise du Covid-19 nous a forcé à gérer le déploiement de nos services sans nous déplacer. Aujourd’hui on est capables d’embarquer des Louis à distance, alors nous Allons mettre cette expérience à profit pour aller chercher de nouveaux étudiants en France. 

 

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